Grève de 240 personnes au sein du Groupe Rahabus de transport en commun (7/13/2000)

Publié le par Le Blog - la Voix Des Travailleurs - V.d.T.

Grève de 240 personnes au sein du Groupe Rahabus de transport en commun (7/13/2000)
Mal-être sur toutes les lignes


Il y a malaise au sein du Groupe Rahabus, société privée de transport en commun casablancaise au niveau de l'une de ses filiales, Salam. Depuis le 23 juin dernier, 240 personnes sont en grève, et investissent les locaux. Mardi, les forces de l'ordre sont venues sur place, en application d'une décision de la justice de faire évacuer les lieux. Il n'y a pas eu de confrontation. Et le CMI a raté l'occasion de s'adonner à sa gymnastique favorite. Celle qui consiste à manier avec dextérité le bâton. Ce qui n'aurait pas été pour déplaire aux grévistes, déterminés à réagir en cas d'intervention musclée et surtout prêts à endosser le rôle de doubles victimes : d'un côté leur direction, et de l'autre, les autorités qui veulent leur peau. Dommage pour eux. Selon le porte-parole de ces employés, hier matin encore, la direction serait revenue à la charge et aurait loué les services de milices chargées de casser le mouvement de grève. Et là encore, elle aurait fait chou blanc.
C'est dire que l'on peut travailler au sein d'une entreprise sensée garantir le confort à tous les niveaux et souffrir d'un mal-être, qui serait dû aux agissements du chef du personnel. "Notre problème a pour nom Abdelouahed Shiba, notre chef de personnel. Jusqu'à présent, il refuse toujours de s'asseoir avec nous autour de la table des négociations. De plus, il ne répond jamais aux convocations de l'inspection du travail. Ceci sans parler du fait qu'il a érigé un véritable barrage entre nous et le président de notre société, avec lequel nous n'arrivons pas à communiquer. "Nous n'avons rien à reprocher à M.Anouar, mais la source de notre conflit est notre responsable hiérarchique", précise le secrétaire général du syndicat de l'entreprise. Harcèlement sexuel à l'encontre des femmes, "vous pouvez venir sur place pour récolter des témoignages", pratiques peu légales "on nous oblige à signer sur des contrats de travail à blanc", non application de la réglementation de travail, insultes, etc. Voilà, succinctement, comment se définissent les rapports entre salariés et leur supérieur direct.
Tout a commencé, selon leurs dires, lorsque les employés de cette option Salam, ont décidé de faire valoir certains de leurs droits. Avec, en tête de liste, la constitution d'un syndicat affilié à l'UGTM au sein des locaux. La réponse ne s'est pas faite attendre. Les syndiqués ont été virés, et même ceux qui auraient eu des affinités politiques avec eux. Bilan de cette première friction avec la direction générale : 40 personnes ont été remerciées sans aucune forme de civilité.
En guise de soutien, 200 autres employés ont fait grève depuis maintenant trois semaines.
Parmi les revendications qui ont créé la tension, en plus de celle du droit d'être syndiqué, les salariés ont exigé l'application de l'augmentation du SMIG de 10%, conformément à l'accord "historique" du 19 Moharram. Là encore, cette tranche de l'histoire n'a pas concerné tout le monde, puisque, selon leur porte-parole, leur chef direct leur aurait répondu qu'il serait perdant sur toute la ligne.
Et en terme de lignes justement, ces grévistes ne comprennent pas que d'autres employés, en l'occurence ceux de Al-Aman, prennent le relais et assurent le transport sur leurs principales lignes, les 92, 94 vert et rouge et les 96.
Comme si les clients devaient attendre, à la station, le temps que le personnel règle ses griefs internes.


Source:

www.albayane.ma


Publié dans voixdestravailleurs

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