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Le conflit social à l'usine de confection SCIM à El Jadida, l'une des plus importantes de la ville, semble s'éterniser en raison de divergences tranchés entre l'administration de l'usine et les représentants syndicaux des employés sur le licenciement d'une trentaine d'ouvriers, dont des membres du bureau syndical et des délégués du personnel.
Après plusieurs tentatives de réconciliations entreprises par les autorités provinciales à travers l'organisation de réunions marathoniennes entre les deux parties, l'administration de l'usine avait fini par accepter la réouverture de l'usine après la fête de l'Aïd et la réintégration conditionnée des ouvriers.
Lundi dernier, alors que l'on s'attendait à une reprise normale du travail après plusieurs mois de fermeture, l'administration de l'usine a décidé de procéder à un appel sélectif des ouvriers autorisés à regagner leurs postes, excluant 32 ouvriers, dont une majorité du bureau syndical et des délégués du personnel. La réaction des ouvriers a été immédiate. Ils ont décidé d'observer un sit-in au sein de l'usine en signe de solidarité avec leurs collègues exclus.
Selon des sources proches des négociations, le patron de l'usine aurait accepté la réintégration de l'ensemble des ouvriers licenciés après plusieurs concessions de la part du syndicat, notamment le gel de plusieurs acquis dont bénéficiaient les ouvriers bien avant la prise en main de l'usine par le nouveau patron (indemnités de logement, de transport…), en plus de l'établissement d'un nouveau barème de production se basant sur le travail à la pièce.
Il s'agit de la deuxième tentative de réouverture de l'usine du conflit, le licenciement de plusieurs dizaines d'ouvriers pour raisons économiques, ce que les ouvriers et leurs représentants ont catégoriquement rejeté invoquant la violation des dispositions légales réglementant ce genre de licenciement.
L'administration de l'usine explique également ces licenciements par une situation d'indiscipline et d'anarchie au sein de l'usine qui est encouragée par les délégués du personnel, alors que du côté du syndicat on estime que ces licenciements visant les libertés syndicales.
Après ce nouvel échec de réouverture de l'usine, les ouvriers ont décidé de reprendre leur sit-in ouvert au siège de l'UGTM.
L'usine de confection SCIM emploie quelque 920 ouvriers dont une grande partie de temporaires. Créée depuis 1948, l'usine est actuellement spécialisée dans la confection de jeans pour de grandes marques internationales. Elle a été administrée par l'ONA de 1983 jusqu'à 1998, date de sa prise en main par un groupe d'investisseurs canadiens.
Source: www.albayane.ma
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