Activité syndicale en Algérie face à une toute puissante multinationale EUREST

Publié le par Le Blog - la Voix Des Travailleurs - V.d.T.

La société EUREST a commencé son activité en Algérie en 1997 en louant deux baraques dans une autre société comme siège social. Elle a commencé à travailler dans la sous-traitance dans le service de la restauration (catring) et la sous-traitance du personnel, elle a fait fortune et dix ans après elle a plus de 1900 employés et travaille avec plus de 20 compagnies étrangères.

Malgré le grand succès et les bénéfices dégagés ces malheureux employés travaillent dans des conditions déplorables, un salaire maigre qui ne dépasse pas 18 mille dinars au maximum, des conditions d’hébergements catastrophiques, hygiène, nourriture, et surtout le manque de respect et le traitement esclavagiste de la part des responsables dont a leur tête le directeur des opérations. Celui-ci vient dernièrement d’être traduit en justice par des employés licenciés abusivement.

Ils ont déposé une plainte contre ce dernier pour avoir insulté l’indépendance de l’Algérie "Vous les Algériens, vous ne méritez pas l’indépendance" et la cour de justice de Hassi Messaoud par son procureur général a demandé 3 mois de prison ferme et une amande contre ce directeur des opérations et ce le 01/07/2007...

Vu la sensibilité et la gravité des propos de ce dernier, nous avons été surpris par un verdict de 50.000 DA d’amende le 15/07/2007. Ainsi q’une autre affaire reportée au 23/09/2007 pour " insulte et injure contre deux inspecteurs de travail en mission officielle".

Le cumul de tous ces problèmes et surtout le manque de respect et la maltraitance esclavagiste de cette société ont poussé les travailleurs à constituer de façon courageuse et miraculeuse "la première section syndicale dans une compagnie étrangère dans l’ère du libéralisme". Ceci le 21/12/2006 en toute légalité à travers une assemblée générale sous la présidence de l’UGTA de Hassi Messaoud, au siège de cette dernière vu que la société EUREST a refusé catégoriquement l’idée d’une création d’une section syndicale.

Et depuis cette date les problèmes ont commencé et EUREST a refusé tout contact - écrit ou rendez vous de travail avec la section syndicale - et a déclaré la guerre a cette dernière, essentiellement dirigé contre son secrétaire général par une répression antisyndicale, des pressions assimilables à du harcèlement moral visant à entraver son action syndicale et réduire au silence toute expression sur le lieu de travail. Ce dernier a formulé plusieurs lettres et demandes d’entretien, a demandé l’obtention d’un bureau, et de tableau d’affichage pour la section syndicale. Le directeur des opérations refuse et nie tous nos droits et veut faire savoir aux travailleurs, et plus spécialement aux plus précaires que ceux qui défendront les droits sociaux devront en payer le prix. Et pour lui, tous les moyens sont bons, bafouer ouvertement le Code du travail et plus grave par ses propos publics reflétant sa vraie identité : "Vous les Algériens vous ne méritez pas l’indépendance"...

Devant ce refus le secrétaire général s’est adressé à l’inspection du travail territoriale qui est venue pour tenter une médiation et fournir une aide afin d’obtenir un bureau et d’installer en toute légalité et conformité avec la loi la section syndicale. Ces inspecteurs ont été surpris par une " bombe d’insultes et d’injures de la part du directeur des opérations qui les a renvoyés et humiliés de façon très brutale et arrogante". Ces derniers ont déposé plainte vu qu’ils étaient en mission de travail et étaient les représentants de la loi d’où l’affaire en justice suscitée.

Dernièrement la direction d’EUREST au travers de son juriste Ahmed Boukaabache et le DRH Bediaf Brahim, avec des méthodes douteuses, ont fabriqué une affaire d’insultes et d’injures de la part du secrétaire général à l’encontre d’un responsable avec des faux témoignages et ont déposé plainte contre ce dernier. Après plus de deux mois, ils ont gelé le travail de la section syndicale par le bureau de Wilaya de l’UGTA de Ouargla de manière douteuse et non respectueuse de la loi, tout cela pour pouvoir suspendre le secrétaire général... Chose qu’ils ont fait juste après ! Après l’intervention personnel du secrétaire général national de l’UGTA, monsieur Abdelmadjid Sidi Saïd, la section syndicale a pu reprendre son activité mais la demande de réintégration du secrétaire générale de la section syndicale EUREST de Hassi Messaoud chose qui n’a jusqu’à aujourd’hui toujours pas été satisfaite.


Publié dans voixdestravailleurs

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